LE POULAR
L'origine du poular est inconnue à ce jour et fait l'objet d'études approfondies.
Déplacements, rencontres et métissages dès la plus haute antiquité ne permettent plus à ce jour de déterminer avec précision un foyer linguistique originel.
"C'est l'Islam qui donna l'écriture aux foulah; ils puisèrent dans le Coran les caractères indispensables pour fixer leurs mots. Les observations qu'on peut faire pour l'arabe sont à peu de chose près les mêmes pour le peulh.
Ils écrivent de droite à gauche, sans ponctuation pour fixer leurs propositions ou leurs phrases; pas de distinction de majuscules à minuscules. La première page chez eux est la dernière chez nous. Par contre la langue peulh n'est pas aussi gutturale que l'arabe, aussi les caractères ont-ils des équivalents plus doux. Par l'accord qu'il font souvent dans les terminaisons à même assonance, c'est une langue musicale et harmonieuse, qui gagne beaucoup à être étudiée. " cit. du"MANUEL PRATIQUE DE LANGUE PEULH", par L. ARENSDORFF, Commis aux Affaires Indigènes de l'Afrique Occidentale Française. 1913.
La langue peule est une langue parlée dans une vingtaine d'états d'Afrique occidentale et centrale, des rives du Sénégal à celles du Nil, par les ethnies peules, toucouleurs et laobés. Les variations dialectales affectent principalement le lexique mais l’intercompréhension est assez facile.
Comme en témoignent les langues wolof et sérère dont la parenté avec le peul est reconnue, on rencontre également de nombreux cas de métissages linguistiques.
Le poular se subdivise en de nombreuses variétés, qui sont habituellement regroupées en cinq grands ensembles géographiques :
- les parlers du Fouta-Toro, dans le bassin inférieur du fleuve Sénégal,
- ceux du Fouta-Djalon, sur les hauts plateaux de la Guinée et sa périphérie,
- ceux du Macina, autour du delta intérieur du Niger,
- les parlers centraux, du sud-est du Mali à la région des dallols Maouri et Bosso au Niger,
- les parlers orientaux, dans l'ancien empire de Sokoto et les régions qui le bordent (Niger-Est, Nigeria, Cameroun, Tchad et République centrafricaine et Soudan).
L'extension du poular sur un espace
aussi vaste rend très difficile la détermination
précise du nombre de locuteurs. Les estimations
vont de 16 à 20 millions de personnes.
Les locuteurs de cette langue sont dénommés
haalpulaar'en (haalpulaar au singulier)
au Sénégal et au sud de la Mauritanie,
cette désignation dérivant du verbe haalde
qui signifie « parler ».
Les haalpulaar'en de la vallée du fleuve
Sénégal s'identifient tous à l'ethnie
peule même s'ils parlent très souvent une
seconde langue. Selon Amadou Hampâté Bâ,
les haalpulaar'en (ou toucouleurs) ne forment
pas une ethnie dans le sens strict du terme, mais un
mélange d'ethnies (Wolofs, Sérères,
Soninkés, Maures) s'étant établies
le long du fleuve et ayant adopté le peul comme
langue principale.
Il n'est pas heureux de dire "parler le Peul"
par confusion avec l'ethnonyme Peuls.
Le poular est la langue des Peuls; ce nom est construit
sur le radical nominal PUL auquel est
associé le verbe arugol "
venir". Le verbe arugol
est un verbe radical ayant pour base la racine ar-
racine la plus importante du lexique Peul, ouvrant sur
plus de douze racines verbales ayant toutes trait à
l'identité.
Poular s'écrira donc avec un
seul [a].
Le terme fulfulde (“Le peul des
Peuls”) est le plus couramment utilisé.
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